Le 8 mars, c'est la grève

Temps de lecture : environ 6 minutes

Well hello ! 👋🏻

Intrinsèques un samedi ? Que se passe-t-il ?

Oui, je sais, c’est inhabituel.

Mais c’est parce que j’ai loupé l’édition de mardi. Et parce qu’aujourd’hui c’est le 8 mars.

AKA la journée la plus dépolitisée qui existe alors qu’à la base on parle quand même d’une journée de lutte.

Pour nos droits. Pour notre égalité. Pour notre quotidien.

On ne veut pas de rouge à lèvres en promo ou d’aspirateur à -50%.

Ni de roses distribuées sur le quai de la gare (merci la SNCF) (true story).

Alors je sais, vous allez peut-être vous dire que tout ça n’a absolument rien à voir avec ma ligne édito habituelle (SEO, créativité & rédaction).

Sauf que si.

Comme je le disais hier sur Instagram : un seul mot vous manque et tout est dépolitisé. Et que mes valeurs infusent profondément ma manière d’écrire, de choisir les termes qui incluent et prennent en considération les questions systémiques.

Choisir les bons mots, c’est donc politique.

Les mots ont un sens. Une histoire. Une portée.

En ce jour où l’on devrait plutôt nous souhaiter “Bonne lutte ! (Et bon courage)” que “Bonne Fête”, j’ai eu envie de vous (re)partager le texte que j’ai envoyé il y a 2 ans dans mon ancienne newsletter, Féministe ton business (feu), et qui avait beaucoup résonné.

Et qui est plus d’actualité que jamais (tristement).

Bonne lecture (et bonne colère !)

Installez-vous confortablement, activez votre répondeur, j’espère vous donner envie de faire grève.

Pas de panique, votre programme SEO & rédaction reprendra à la normale ✨ le mardi 18 mars. ✨

En ce samedi :

Grève et personne au bout du fil.
Un exercice d'écriture brandé 8 mars.
Mes nouvelles photos branding (iiiiih) et tout ce que j'ai réalisé en février.

ANNOTATIONS ET PAGES ÉCORNÉES

Gribouillis dans la marge ou dissertation en trois parties, toutes mes réflexions du moment.

Texte rédigé le 8 mars 2023 dans Féministe ton business :

"On est le 8 mars, et aujourd’hui ta boîte mail va déborder de messages sur la journée des droits des femmes au mieux ; sur la journée de LA FEMME au pire.

D’ailleurs, peut-être que depuis lundi t’as déjà eu 32 promos pour une épilation sans qu’il y ait aucun rapport avec la lutte pour les droits des minorités de genre.

Je vais être honnête : à force de triturer mes idées dans tous les sens pour trouver sur quoi écrire en cette journée de lutte internationale contre le patriarcat (appelons un chat un chat), je me suis rendu compte que l’acte le plus puissant et féministe qui soit c’était de faire grève.

Parce que l’origine du 8 mars, c’est ça.

Ce matin, c’est donc plus court et plus cru, moins business mais plus énervé.

Et ça répond à la question : et maintenant, on fait quoi ?

C’est surtout la journée bingo des sujets problématiques.

Jouons ensemble, je suis sûre qu’on va rigoler.

Les roses rouges offertes par son patron pour fêter “la” journée de “la” femme ? Check. ✅
La promotion GIRLPOWER sur l'aspirateur, le blender ou le vernis à ongles ? Check. ✅ ✅
Le texte qui explique que le 8 mars n’est pas une fête marketing mais a une origine politique ? Sans aucun doute tripe check. ✅ ✅ ✅

Mais on fait quoi maintenant qu’on a tout ça qui s’entasse à nos pieds ?

On fait quoi maintenant que les livres se remplissent de colère, et d’yeux ouverts sur un monde injuste ?

Dans ta librairie du coin, t’as sans doute une étagère dédiée à toutes ces réflexions qui s’amoncellent. Un seul rayon. Mais ça représente quelque chose quand même.

Tu te souviens quand tu demandais un bouquin sur l'égalité et qu’il était rangé tout au fond ?

La marge se rapproche du centre.

La colère devient commune.

Tellement commune qu’elle ne porte plus ce nom.

C’est le quotidien tout simplement. Un amas de (res)sentiments

Check, check et encore check.

Mais plutôt échec et mat en fin de compte.

À force de baigner dans les raisons de la colère, ce sont les autres qui s’éloignent.

Encore un podcast féministe ? Mouais. Tout à déjà été entendu. Apparemment.

Une autre newsletter féministo-business ? C’est une impression de réchauffé à ce niveau là. C’est ce qu’on dit.

Et pourtant ces mots qui brûlent sont nécessaires.

Ils se déversent par milliers face à des esprits toujours plus fermés.

Peut-être qu’à force de s’amasser dans la fosse la pression ouvrira les vannes.

Et cette supposée trend du féminisme explose en plein vol.

Parce qu’en fait, c’est tout ce que je souhaite : que le féminisme soit tellement démocratisé que les blagues sexistes, les féminicides et les milles autres facettes d’un monde hétéropatriarcal deviennent une honte.

La honte doit changer de camp on a dit.

Bref.

Les mots de la colère sont toujours plus nombreux, et pourtant l’égalité des minorités de genre n’a jamais autant reculé.

Alors, on fait quoi maintenant ?

C’est ça la question que je veux poser en cette journée du 8 mars.

On fait quoi maintenant qu’on a les yeux grands ouverts, que les gens tournent à l’envers ?

L’écart se creuse mais la berge de l’autre côté reste visible.

On crie dans le vide ?

On continue d’écrire frénétiquement nos mots pour étaler notre peine et faire barrage à l’incompréhension ? Un pas en avant deux pas en arrière.

C’est du surplace humoristique où les politiques remplissent les gradins.

Maintenant on fait quoi ?

On fait la grève. On la construit et on la vit.

Pas besoin d’aller dans la rue.

De prendre une journée, perdre de l’argent (encore), hurler dans son magnétophone.

Petit point définition : “Faire grève v. : cesser de travailler de manière concertée.”

Concertons nous. Suffit d’arrêter toustes ensemble de faire travailler le patriarcat.

Plus de rires gênés quand ton collègue fait une blague sexiste à la machine à café.

Grève des taches ménagères sans prise en considération du temps passé, du temps pensé, des vides qui n’existent pas car on anticipe tout.

Plus de sourire en coin pour paraître gentille-douce-agréable.

Grève du PQ, des bières pour les potes, des réservations pour les vacances au bon moment, du RDV chez le véto pour le chaton, RDV chez la coiffeuse pour son lapin.

Grève de la “bonne femme”.

Fini le brossage dans le sens du poil pendant qu’on doit épiler les nôtres."

À VOUS LES STYLOS !

Quelques minutes, quelques lignes, prenez du temps pour écrire votre créativité.

En ce 8 mars, je me dis qu'un exercice d'écriture sur ce que ça veut dire "faire grève" ça peut être un bon exutoire.

Alors, prenez un style, 15 minutes pour écrire, et répondez à la question suivante :

Vous faites grève le temps d'une journée. Qu'est-ce qu'il se passe ?

P.S DES MOTS PERDUS

Des bribes de phrases récoltées, des œuvres qui m'inspirent des textes bruts, des rencontres textuelles par-ci par-là.

Pas de partage d'oeuvre cette semaine, par contre je suis tombée sur cette citation dans le livre que je suis en train de lire en ce moment, Wellness de Nathan Hill, qui m'a *🥲* :

Who knows what evil lurks in the hearts of men, my dear. All I understand for sure is that people have a very strong need to explain the world in ways that make them feel better, or safer, or more powerful, or more well liked, or more in control, but not necessarily in ways that are true. Alas, the truth is of very low importance, psychologically speaking. We're really very silly creatures.

Ma traduction :

Qui sait quel mal se cache dans le cœur des hommes, ma chère. Tout ce que je sais, c'est que les gens ont un besoin très fort d'expliquer le monde d'une manière qui leur permet de se sentir mieux, ou plus en sécurité, ou plus puissants, ou plus appréciés, ou plus en contrôle, mais pas nécessairement d'une manière qui soit vraie. Hélas, la vérité n'a que très peu d'importance, psychologiquement parlant. Nous sommes vraiment des créatures très stupides.

DANS MES PETITS PAPIERS

Les derniers articles rédigés, les derniers épisodes sortis, les dernières nouvelles de mon entreprise.

Le mois de février fut plus court, certes, mais dense :

Pour ma clientèle, j'ai réalisé :

Une V2 de 2 pages de site internet pour une boutique en ligne de produits reconditionnés.
Un article "guide" de 3 000 mots pour une architecte d'intérieur.
2 newsletters de 1 500 mots chacune sur des questions liées à l'environnement et la société.
Un audit SEO des contenus du site + une stratégie SEO pour le blog d'un duo de photographe et vidéaste de mariage.
La livraison de 3 textes SEO pour les nouvelles pages web d'une graphiste qui met en place de nouveaux services.

Pour mon business :

J'ai réécrit de A à Z mon site internet : nouvelles offres, nouvelles pages, nouvelle structure, tout y passe.
J'ai repris ma communication Insta en main (exploit !)
Surtout, j'ai reçu mes nouvelles photos réalisées par la si talentueuse @Motoutcourt ! ✨

Et j'ai animé un atelier d'écriture sur le thème de l'amour à la librairie du coin, où j'ai absolument adoré entendre les histoires loufoques des participantes.

Bonne grève, bonne colère, et à dans 10 jours pour du contenu SEO, rédaction et créativité. ❤️‍🔥